Posted by on 13 juin 2013 in Presse |

Un rapport inquiétant confirme l’incidence des pesticides sur la santé. L’exposition à ces agents chimiques serait associée au développement de certaines pathologies comme le cancer de la prostate ou la maladie de Parkinson. Ils auraient également un rôle néfaste sur le développement embryonnaire.

Pommes et oranges, 1899, Cézanne (Jeu de paume) | Late ...

Pommes et oranges, Paul Cézanne, vers 1899

Depuis plus de 30 ans, on évoque régulièrement les effets nocifs des pesticides sur la santé humaine. Utilisées pour contrôler ou repousser certains organismes nuisibles tels qu’insectes, plantes, champignons ou bactéries, ces substances chimiques ont cependant un spectre d’action plus large. Ainsi, les pesticides auraient également des répercussions sur l’Homme, faisant office de victime collatérale. Afin de mettre à plat toutes les informations connues, la Direction générale de la santé (DGS) a commandé à l’Inserm un bilan de l’ensemble des études scientifiques menées ces 30 dernières années sur le sujet.

En France, plus de 300 pesticides sont actuellement sur le marché. Ils sont en grande majorité utilisés dans l’agriculture, et se retrouvent partout dans l’environnement : air, eau, sol et produits alimentaires. Dans les milieux professionnels particulièrement exposés à ces substances, la voie cutanée représente le principal mode d’exposition. En revanche, la population générale est principalement confrontée aux pesticides à travers l’alimentation.

Les épandages aériens de pesticides sont interdits en France depuis 2009. Ils se poursuivent dans certaines régions grâce à des dérogations préfectorales. Cette technique augmente le risque de dispersion des pesticides.

D’après les données récoltées, les pesticides influenceraient le développement de cancers et en particulier des cancers de la prostate, des testicules, du sang, de la peau et du cerveau. Chez les personnes travaillant au plus près de ces produits chimiques, le risque de développer des maladies neurologiques comme Alzheimer, Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique est plus grand.

Augmentation du risque de Parkinson chez les agriculteurs

Les femmes enceintes exposées aux pesticides au cours de leur travail seraient plus susceptibles de subir une fausse couche. D’autre part, les pesticides amplifieraient la fréquence de malformations congénitales, de leucémie et de tumeur cérébrale. Le développement embryonnaire serait également plus risqué chez les futures mamans habitant dans le voisinage d’une zone agricole. Plusieurs études ont également établi un lien entre certains pesticides et la fertilité masculine.

Pour le moment, les travaux n’ont pas clairement identifié les mécanismes moléculaires responsables de l’effet néfaste des pesticides sur la santé. Le stress oxydant, qui conduit à la libération de dérivés toxiques de l’oxygène dans les cellules, jouerait un rôle dans le développement de certaines maladies comme Parkinson. L’altération de l’ADN par certains pesticides pourrait aussi conduire à différentes pathologies.

D’après ce rapport, les agriculteurs sont les personnes les plus menacées par les pesticides. Pour le reste de la population, exposée de façon permanente aux pesticides mais à de faibles doses, il est plus difficile de prédire les risques.

Par Agnès Roux, Futura-Sciences