Posted by on 12 juin 2013 in Presse |

Fabriquées par l’homme et présentes dans l’environnement (même en toutes petites quantités), ces substances possèdent la capacité d’interférer avec notre système hormonal. Ce système, dit endocrinien, est un des principaux moyens de communication interne de notre organisme ; il régule et coordonne l’activité de nos diverses cellules (reproductrices, nerveuses, digestives, immunitaires etc.). Lorsqu’il est perturbé par ces substances, l’activité de ces cellules l’est aussi, avec pour conséquence de modifier les fonctions auxquelles elles participent.

Repères/Chronologie

Le terme de « perturbateur endocrinien » apparaît pour la première fois dans la littérature scientifique en 1991.

La biologiste américaine Theo Colborn dénonce les ravages de la perturbation endocrinienne dans son livre « Our Stolen Future » (1996), provoquant une prise de conscience rapide. La perturbation endocrinienne a émergé comme un problème de santé environnementale de premier plan depuis une quinzaine d’années.

En 2010, la France interdit le BPA (Bisphenol A), sans doute le plus célèbre perturbateur endocrinien, dans les biberons. L’interdiction devrait bientôt être étendue à tous les contenants alimentaires.

L’essentiel

Le système endocrinien est un système de communication entre les différents organes et leurs cellules. Les messages sont constitués d’hormones que certaines cellules émettent et que d’autres captent grâce à des récepteurs plus ou moins spécifiques. Ces message déclenchent des actions tels que la croissance, la différenciation, la mise en sommeil, la sécrétion de diverses substances etc. Ces systèmes hormone/récepteur sont peu sélectifs, ainsi, un composé conçu tout à fait pour autre chose (un plastifiant, ou un ignifugeant, un pesticide, un cosmétique…) peut se fixer sur un récepteur hormonal, et ainsi induire divers effets métaboliques inattendus.

Les perturbateurs potentiels sont très nombreux, ils sont actifs à des concentrations d’une faiblesse vertigineuse, ils interagissent entre eux en démultipliant parfois leurs effets, et ils peuvent agir à certains stades du développement (vie fœtale, adolescence) et pas à d’autres (enfance, vie adulte). Ils peuvent avoir des effets différents selon leur concentration. Or, le nombre de molécules nouvelles dans l’environnement est extraordinairement élevé : chacun d’entre nous héberge plusieurs dizaines, voire centaines, de composés dans son organisme. Dès lors, identifier la, ou lesquelles, d’entre elles sont responsables d’un problème donné tient du tour de force. Enfin, des substances peuvent en principe être actives (faire réagir des cellules) sans pour autant être dangereuses – apporter la démonstration formelle de la nocivité est donc un vrai casse-tête. D’où la perplexité des régulateurs, que ce soit pour dresser la liste des produits dangereux ou pour leur attribuer des seuils d’acceptabilité.

Sciences et Vie

Pour aller plus loin

Archives de Sciences et Vie

micrOpotable.ch (sur la pollution du lac Léman et ses impacts sur la santé, réalisé pour la Ville de Lausanne par Maud Joliat)